[Filière aurifère] la CTG à l’écoute des besoins des orpailleurs guyanais

Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane rencontrait le lundi 3 avril 2023, une délégation d’orpailleurs, membres de la Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane (FEDOMG). L’occasion d’un échange sur les besoins en termes de structuration de la filière et sur la lutte contre l’orpaillage illégal.

Cette réunion de travail, qui se tenait en présence de Jean-Luc Le West, vice-président délégué au développement économique et au tourisme, Roger Aron, 7è vice-président, Tiarrah Stinweenkel, 14e vice-présidente déléguée à la sécurité et Patrick Cosset, conseiller territorial, fait suite à l’alerte lancée par les orpailleurs légaux quelques jours auparavant.

En effet, la FEDOMG alerte sur la réalité des professionnels de la filière qui font face à l’insécurité quotidienne et à la multiplication des obstacles de nature règlementaire et législative qui constituent un frein au développement de l’activité minière sur le territoire.

Ces dernières années ont été marquées par de nombreux évènements qui ont impacté la filière minière :

  • La réforme du code minier (toujours en cours)
  • l’orpaillage illégal
  • L’insécurité (nombreux braquages de sites miniers)
  • Le SDAGE 2023-2027 (Schéma Directeur de l’Aménagement et de la Gestion de l’Eau) qui encadre toute activité impactant les milieux aquatiques et fixe des objectifs de qualité des eaux

À l’occasion de cette rencontre, la délégation a fait part au président de la CTG des besoins suivants :

  • Instruire les demandes d’AEX et d’ARM en moins de 3 mois

Aujourd’hui la durée d’instruction est supérieure à 6 mois, ce qui impacterait considérablement la filière. En effet, l’opérateur ne peut pas avoir de vision sur le long terme sur son activité.

  • Retirer l’étude d’impact (systématique) sur la réinstallation sur des sites clandestins primaires et alluvionnaires

Les professionnels ont souligné le coût onéreux de la réalisation d’une étude d’impact. L’imposer à un opérateur pour la reprise d’un site dégradé par l’orpaillage illégal est un frein pour les opérateurs bénéficiant de la procédure d’urgence. Cette procédure n’est pas à leur avantage car il faut y intégrer les coûts de l’étude d’impact, de la réhabilitation et l’accès en partie épuisée par les garimpeiros.

  • Définir la liste des critères clairs imposant l’étude d’impact sur les demandes d’AEX de moins de 25 ha

Ces revendications ont déjà été remontées à la DGTM. II faudrait se rapprocher de l’autorité environnementale pour définir ces critères afin que la filière puisse mieux calibrer et orienter ses demandes.

  • Suspendre le SDAGE s’il bloque les demandes d’AEX quand il est prouvé que le cours d’eau n’a pas été correctement classifié ou est impacté par l’orpaillage illégal
  • Accompagner la formation des Agents de Sécurité Renforcée Armée (ASRA)

II conviendrait d’organiser une réunion avec le service formation et le pôle emploi afin d’évaluer les possibilités d’aides pouvant être mises en place.

Dans l’espoir de sensibiliser le gouvernement, la FEDOMG a formulé le souhait d’une réunion entre les élus de Guyane et les professionnels miniers afin de porter leur voix auprès de l’Etat dans le but d’obtenir de meilleures conditions d’exercice pour les orpailleurs légaux.

Soucieux des enjeux associés à l’accompagnement de l’activité minière légale, Gabriel Serville a tenu a réaffirmer son soutien à la filière  et entend rencontrer les élus du territoire afin de déterminer conjointement une stratégie à adopter.