[Mines] Rencontre entre la préfecture, la CTG, les opérateurs miniers de Guyane, les parlementaires et l’AMG

Ce lundi 17 avril 2023, une réunion de travail avec la Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane (FEDOMG), était organisée à la préfecture. Présidée par Thierry Queffelec, préfet de la région Guyane, en présence de Gabriel Serville, président de la CTG et de Jean-Luk Le West vice-président délégué au développement économique et au tourisme, cette rencontre réunissait le sénateur Georges Patient, les députés de Guyane Jean-Victor Castor, Davy Rimane,  Patrick Lecante, maire de Montsinéry-Tonnégrande,  Michel-Ange Jérémie, maire de la commune de Sinnamary et président de l’Association des Maires de Guyane, des services de l’État, de gendarmerie et des forces armées de Guyane.

Cette séance de travail avait notamment pour objectif d’aborder  les problématiques rencontrées par les opérateurs miniers dans le cadre de leur activité et de mener un travail conjoint dans l’objectif d’y apporter des solutions et d’en définir la mise en œuvre.

Au terme d’une présentation relative au volet répression de la Lutte Contre l’Orpaillage Illégal (LCOI) et l’opération Harpie, réalisée en préambule, les échanges ont porté sur les nombreux incidents auxquels sont régulièrement confrontés les forces de l’ordre présentes sur le terrain dans le cadre de la LCOI.  S’en est suivie une présentation de l’opération Harpie.

« Je considère que compte tenu de ce qui vient de nous être présenté ce matin, nous sommes face à des actes qui s’apparentent à une forme de terrorisme. La France a bien voulu éradiquer le terrorisme sur son territoire, et donc je ne comprends pas que nous n’arrivions pas à changer la sémantique, à changer d’objectif et se dire qu’il y a une nécessité d’aller vers une éradication pure et simple. […]. Je tiens d’ailleurs à remercier les militaires pour le travail qu’ils effectuent, eux qui sont engagés sur le terrain dans des conditions périlleuses, difficiles, ne serait-ce qu’en mémoire de ceux qui ont donné leur vie en sacrifice sur le territoire. Il faudrait que de manière résolue, nous nous engagions à mettre en place sur le territoire de la Guyane des moyens similaires à ceux déployés depuis 3 semaines.

L’accompagnement de la filière mines légale a également été abordée : “La CTG est déjà positionnée dans l’accompagnement du secteur, notamment sur le volet économique. Nous considérons aujourd’hui qu’il faut un message qui soit clair. Nous avons rencontré les orpailleurs légaux qui partagent le sentiment que quelque part il y aurait plusieurs poids et plusieurs mesures”.

Enfin le président de la CTG a émis la proposition que la CTG intègre l’Observatoire de l’Activité Minière :  “afin que la collectivité soit mieux associée aux travaux menés au sein de cet observatoire pour arriver au résultat commun espéré par chacun d’entre nous».

Parmi les autres thématiques abordées :

  • la non publication des lieux potentiels d’exploitation légaux;
  • les délais d’instruction des Autorisations d’Exploitation (AEX) et des Alliances pour une Mine Responsable (AMR);
  • le Schéma Départemental d’Orientation Minière (SDOM);
  • la création d’une charte éthique des instructeurs afin de garantir la neutralité de l’instruction;
  • le volet économique : l’accompagnement de la Collectivité Territoriale de Guyane, à travers Alyse ou encore les Fonds Européens.

Jean-Luc Le West, vice-président, délégué au développement économique a alerté les différents acteurs sur la question des délais d’instruction des dossiers et l’impérieuse nécessité de renégocier le SDOM.

« Le code minier pose problème. Vous avez des personnes qui essaient de faire leur travail en respectant les lois, les normes environnementales imposée. Le constat est que la filière aurifère légale en Guyane est en train de s’affaisser, de s’effondrer peu à peu, ce n’est pas acceptable, quand on connait les montants des saisies faites, quand on connaît les efforts déployés pour essayer d’éradiquer l’orpaillage illégal.  Aujourd’hui nous appuyons la demande des miniers concernant les délais d’administration beaucoup trop longs. Si on veut que l’or fasse partie du paysage du développement économique du territoire, on doit donner les moyens, en administrant les dossiers de manière beaucoup plus courte. Enfin, la renégociation du SDOM est nécessaire et indispensable pour l’exploitation de l’or en Guyane.»

Jean-Luc Le West, vice-président délégué au développement économique et au tourisme

D’autres réunions techniques se tiendront prochainement.