Table ronde – L’art : un levier pour l’insertion professionnelle
Participaient également à cette table ronde, les 7è et 9è Vice-présidentes respectivement Audrey Marie déléguée à la petite enfance et à la jeunesse et Rolande Chalco-Lefay, en charge de la culture, du patrimoine et des identités, Isabelle Niveau, directrice artistique du Théâtre de l’Entonnoir et les collaborateurs des services de la CTG.
Cet espace d’échanges était l’occasion de présenter les déclinaisons stratégiques des politiques jeunesses, culturelle et insertion de la CTG. Il a surtout permis de mettre en valeur un dispositif qui se sert de l’art pour constituer un véritable outil d’insertion des jeunes décrochés scolaires ou jeunes adultes en situation d’échec et d’exclusion.
Il s’agit du dispositif « L’accompagnement social par l’art » porté par l’Entonnoir. Celui-ci a permis de se rendre compte de l’importance de l’art dans le processus d’insertion.
Ainsi, dans le cadre du service civique, des jeunes bénéficient d’une formation pendant six mois à raison de 24 heures par semaine. Ils bénéficient notamment de cours de théâtre, d’ateliers d’écriture, ou encore d’expression corporelle. La finalité n’étant pas de former des artistes, mais de faire de la culture un vecteur d’émancipation et de constitution d’un projet professionnel, voire d’un projet de vie.
La promotion 2016-2017 a connu un taux de sortie très positif puisque sur 10 jeunes recrutés, 9 ont pu trouver leur voie et se réinsérer dans la société.
Parmi l’assistance se trouvaient des représentants de l’éducation nationale, de la police nationale, d’autres associations mais également la promotion 2018 des jeunes en service civique.
A travers des témoignages touchants, étaient souvent pointées du doigt les difficultés à s’orienter lors du parcours de formation provoquant alors cette situation de décrochage scolaire.
C’est le cas de Frédéric Yoann. En situation d’échec scolaire, il s’est dit « chanceux » d’avoir pu intégrer la 1ère session du dispositif de l’insertion par l’art. Aujourd’hui il fréquente une école de préparation au concours d’auxiliaire de puériculture dans le but d’ouvrir une crèche.
Il est à relever la passion des acteurs présents, exprimée lors des échanges. Certains d’entre eux sont aujourd’hui des artistes ayant fréquenté des grandes écoles d’art.
Parmi eux, Rose Martine, diplômée du Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD) et ancienne élève du théâtre de l’Entonnoir a exprimé le souhait d’ouvrir en Guyane une maison des cultures et de venir jouer gratuitement en Guyane afin de transmettre ce qu’elle a reçu. Dans les prochains jours, elle effectuera un stage de mise en scène à la Comédie Française.
Pour son camarade, Roberto Jean, diplômé de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre nationale de Strasbourg (TNS), la rencontre avec l’Entonnoir a été décisive pour ce jeune issu des quartiers populaires de Kourou. “Elle m’a permis de voir que je pouvais me réaliser grâce à l’art” a-t-il expliqué. Aujourd’hui il embrasse une carrière de comédien et tient à revenir transmettre sa passion.
Les prises de paroles tout au long de cette matinée ont prouvé la nécessité d’avoir un lieu de création et de circulation dédiée à l’expression orale et artistique mais également de faire prendre conscience de l’impact positif de l’art.