Réunion au Rectorat sur les mesures d’adaptation de la reprise des établissements scolaires au contexte local en Guyane

Rodolphe Alexandre, président de la CTG, les vice-présidents Hélène Sirder et Claude Plenet, et le conseiller territorial et député de Guyane Lenaick Adam, participaient ce mercredi 6 mai 2020, à une réunion au Rectorat où étaient détaillées les mesures d’adaptation de la reprise des établissements scolaires au contexte local en Guyane voulues par le recteur de l’Académie de Guyane, Alain Ayong Le Kama.

Étaient également présents Marc Del Grande, préfet de Guyane, Clara de Bort, directrice de l’ARS, le Sénateur Karam, le député Serville et le président de l’Association des Maires de Guyane, David Riché.

Pas convaincu par le plan proposé, Rodolphe Alexandre a maintenu sa position, celle des conseillers territoriaux votée à l’unanimité par l’Assemblée de Guyane le 28 avril dernier : les garanties ne sont pas réunies pour ouvrir les lycées le 11 mai, et les collèges le 18 mai, et protéger suffisamment la santé de nos enfants en prenant en compte l’ensemble des problématiques sanitaires et les spécificités locales (internat, familles hébergeantes, restauration scolaire, transports des élèves,…). Une position partagée par les élus présents lors de la réunion du jour.

Depuis le 14 avril dernier, cette position de Rodolphe Alexandre reste identique. D’abord concrétisée par une déclaration et un communiqué de presse à la sortie d’une séance plénière de l’Assemblée de Guyane qui se tenait ce jour là, elle a été validée par un vote unanime des conseillers territoriaux lors de la séance suivante, le 28 avril 2020.

S’il s’est passé dix jours depuis, le diagnostic épidémiologique ne permet pas, selon lui, à l’heure actuelle, de changer d’avis et de prendre le risque d’ouvrir les établissements scolaires dans les prochaines semaines. De plus, se pose la problématique de la responsabilité pénale des élus locaux, qui est engagée notamment si un personnel, un parent ou un élève vient à contracter le COVID-19 en se rendant dans son école, son collège ou son lycée. Au-delà d’un amendement déposé par le Sénateur de Guyane Georges Patient, ce point a été reconnu au niveau national, avec un amendement du Sénateur Philippe Bas, président de la Commission des Lois au Sénat, ayant pour objectif d’exempter de responsabilité juridique les employeurs, les élus locaux et les fonctionnaires qui agiront sur le terrain pour le déconfinement. Toutefois, la situation n’est pas claire à l’heure actuelle, et la problématique demeure. L’incertitude persiste également en ce qui concerne l’approvisionnement des masques et des flacons de gel hydroalcoolique en grande quantité, qui seraient nécessaires dans les transports ou encore les classes.

Dans son intervention de ce jour, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane a rappelé que le Premier Ministre  et le président de la République ont reconnu le droit à la différenciation pour certains territoires. Cela implique des adaptations pour la Guyane, pour prendre en compte les spécificités détaillées plus haut.

Rodolphe Alexandre a tenu toutefois à préciser que les établissements scolaires sous responsabilité de la CTG (collèges et lycées) restent fermés mais font toujours l’objet d’un entretien régulier par les équipes territoriales. Certains établissements connaissent même actuellement des travaux d’amélioration, comme la création de parkings ou des chantiers de peinture. Le numérique est également développé dans les zones isolées, comme à Kayodé ou à Grand-Santi. À ce sujet, le président de la CTG a proposé au Recteur la mise en place d’un comité de pilotage pour que soient dispensés des cours pédagogiques à distance. Ce COPIL CTG-Rectorat permettrait de mieux évaluer les besoins et de répondre là où la demande est nécessaire.

Pour conclure, Rodolphe Alexandre a rappelé que le personnel de la CTG qui est affecté dans les collèges et les lycées n’a pas à répondre aux directives des gestionnaires, intendants, principaux ou proviseurs, qui viennent souvent contredire les consignes provenant des chefs de service et directeurs de la CTG, consignes qui prévalent.

Nous aimons l’école et nous sommes pour l’instruction. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus, mais pour le moment nous ne pouvons pas ouvrir les collèges et les lycées avant plusieurs semaines. Donnons nous du temps, et préparons la rentrée de septembre dans les meilleures conditions. ” Rodolphe Alexandre
À la sortie de la réunion, les réactions du député Lénaïck Adam, du Sénateur Antoine Karam et du vice-président de la CTG, Claude Plenet, sont unanimes.