[Économie/Biodiversité] Restitution et clôture des Rencontres “Économie et Biodiversité” autour des thèmes de l’Écotourisme et de l’Alimentation durable

Après deux journées riches en échanges entre les acteurs présents autour de l’Écotourisme, l’Alimentation durable et la synergie entre la biodiversité/économie, les rencontres « Économie et Biodiversité », organisées par la Collectivité Territoriale de Guyane via le réseau rural et l’Office Français de la Biodiversité (OFB), à l’Université de Guyane, se sont conclues par une session de restitution.

Figuraient au programme de cette 2ème journée, les ateliers suivants :

  • Comment aider les communautés locales à développer leurs activités écotouristiques ?
  • Les stratégies alimentaires et projets alimentaires territoriaux : opportunités en Guyane
  • Quelle offre de formation ? Écotourisme et alimentation durable.
  • Quel positionnement pour la filière écotouristique en Guyane ?
  • Des exploitations agricoles sur la voie de la durabilité : exemple et modèles en Guyane
  • Échanges autour des bonnes pratiques pour les activités écotouristiques
  • L’agrobiodiversité, une richesse à valoriser

Une Table ronde intitulée “Valorisation des ressources naturelles et savoirs faire de Guyane” était également proposée.

Quelles observations ?

Les acteurs ont tenu à souligner l’intérêt de cette initiative, nécessaire qui permet de faire émerger les opportunités d’activités économiques autour de la biodiversité sur le territoire et  favorise les échanges autour des enjeux de la structuration des filières, les chantiers prioritaires, en présence des acteurs.

L’objectif est que les ateliers de ces rencontres, deviennent des ateliers “durables”, avec des travaux qui doivent donc se poursuivre dans la durée, sanctuarisant une chaîne de rencontres régulières. Le constat d’un manque de méthodes à ce jour pour arriver à répondre aux différents enjeux est partagé par l’ensemble des acteurs. Aussi, la mise en  place de méthodes,  sera désormais une priorité.

Les initiatives d’associations développées, ont été mises en exergue, dans les domaines de l’alimentation, de l’écotourisme, de la lutte contre l’informel.  La nécessité de rendre le formel attractif, à travers une communication claire, régulière entre les acteurs du terrain, les institutions, les opérateurs a également été abordée.

L’alimentation durable

Il est important de retenir que l’agriculture traditionnelle, diversifiée et de petite échelle est reconnue unanimement comme un facteur de valorisation de la biodiversité.

Les initiatives de la société civile telles que « Belnati » ou « La maison du manioc » permettent de rendre les produits locaux accessibles aux consommateurs, c’est à ce titre que le besoin d’accompagnement, a été soulevé, avec pour exemple, le Pôle Agroalimentaire de l’Ouest Guyanais. Ces démarches conduisent à la formalisation des activités agricoles, à la professionnalisation des producteurs et des transformateurs, et ne pourront atteindre leurs objectifs qu’en prenant en compte toute la filière, de l’abattis au consommateur.

Autre constat, si les stratégies alimentaires permettent également d’accompagner les producteurs vers la labélisation de leur production, des freins subsistent tels que les écarts de prix entre produits locaux et produits de consommation de masse qui nuisent à la production locale. Quant aux initiatives de la société civile, le constat est qu’elles sont principalement freinées par le manque de capacité en ingénierie de projet et financière et qu’il faudra donc concentrer les efforts vers ces problématiques, afin d’y remédier. Enfin, le POSEI a fait débat, les difficultés sur le territoire guyanais étant nombreuses à ce sujet.

L’éco-Tourisme

Le budget du plan marketing du Comité du Tourisme de la Guyane, qui a progressé grâce à un accompagnement financier de la Collectivité Territoriale de Guyane a par ailleurs été salué, passant de 350K à 1M d’euros. Si l’effort conséquent de la CTG vise à booster les filières, notamment en capacité de financement et d’ingénierie,  un travail conjoint avec les EPCI, les communes est nécessaire.

“On va devoir inscrire cette initiative dans le temps. On réfléchira ensemble à un prochain format, pour aller vers la mise en place de ces stratégies, de cette intelligence collective. Nous allons accentuer l’accompagnement des projets touristiques sur la prochaine programmation avec un focus particulier sur l’écotourisme, surtout dans les communes de l’intérieur et les projets ruraux. J’ai également retenu la question de l’inadaptation du POSEI, régime dont nous dépendons pour la politique agricole commune, pour l’accompagnement des agriculteurs en Guyane. Nous allons avec le président de la CTG engager de nouvelles phases de concertation, pour qu’il réponde enfin aux particularismes de nos agriculteurs. Enfin, je tiens à remercier l’OFB pour sa précieuse collaboration. 

Thibault Lechat-Vega, 3è vice-président de la Collectivité Territorial de Guyane, référent “Réseau Rural Guyane”