TOP VAKANS Ouanary : un patrimoine historique inestimable

La caravane du Top Vakans de la Collectivité Territoriale de Guyane conduite par Rolande Chalco-Lefay, vice-présidente déléguée à la Culture, au Patrimoine et aux Identités a fait escale deux jours durant à Ouanary. Bien que située à 40 kms à vol d’oiseau de Saint-Georges de l’Oyapcok, plus de deux heures de pirogue, selon la marée, sont nécessaires pour rejoindre cette petite commune enclavée de l’Est du territoire de moins de 200 habitants.

Composée des vice-présidentes Rolande Chalco-Lefay, Anne-Marie Read et de la conseillère territoriale Céline Régis, la délégation était également accompagnée par 50 touristes guyanais curieux de découvrir le territoire. Figuraient au nombre des accompagnateurs, deux sauveteurs maître nageurs de la ligue de natation.

« Nous voulons tout à la fois apporter la culture partout sur le territoire mais également  faire découvrir celui-ci à ceux qui ne le connaissent pas», un double objectif défendu par Rolande Chalco-Lefay, qui attache une grande importance à ce type de déplacement dans les communes isolées.

Au cours de ces deux jours, les directions du Pôle Culture ont déroulé tout un programme d’animations  de qualité, allant d’une soirée traditionnelle au son des tambours de Reno Cippe, Anccy Clet et Lionel Agarande, aux contes Palikur  de Mauricienne Fortino, en passant par la projection du documentaire « Les jeunes du fleuve »,  tandis que la bibliothèque Franconie a tout mis en œuvre pour faire découvrir la région par le biais d’un quizz assorti de fiches de présentation des communes de l’Est.

Riche et passionnante, la conférence de Kristen Sarge, chercheur et directeur des musées et du patrimoine de la CTG portant sur « L’histoire de Ouanary de la période amérindienne à la création de la commune en 1849 » a mis en lumière l’énorme potentiel dont est dotée cette commune. En effet, les vestiges de la Montagne d’Argent, un des plus grands sites archéologiques de Guyane, avec ses roches gravées ou encore ses grottes où ont été retrouvées des urnes funéraires, constituent un patrimoine historique inestimable

Ouanary, qui a vécu son heure de gloire dans les années 1830, fut un territoire où 200 à 300 esclaves amenés de Gorée travaillaient sans relâche sur les habitations pour produire de l’indigo, du coton et du sucre.

Puis, en 1852 fut créé un bagne, fermé en 1865 à cause des maladies qui y circulaient. Le bourg de Ouanary fut longtemps une terre de pêche, de chasse, de vannerie et d’une tradition de tambours, dont plusieurs familles sont les tenants jusqu’à maintenant avec Reno Cippe Samba Dia et Emilie Sébéloué.

« Mens sana in corpore sano », un esprit sains dans un corps sain, c’est aussi le crédo que prône le Pôle Culture qui a mis en pratique cet adage en créant un concept alliant tradition et sport « Tambou pou swé » qui, comme toujours, a rencontré son succès à Ouanary. Tandis que les plus courageux s’adonnaient à l’ascension du mont de l’Observatoire offrant une vue imprenable sur l’embouchure de l’Oyapock.

Une rencontre des élues présentes avec le maire Eric Rozé a été l’occasion pour ce dernier de faire connaître ses doléances sur les dossiers en cours : réhabilitation du gîte communal, réfection de la piste d’atterrissage, aménagement touristique de la commune, réalisation d’une structure de transformation du manioc et création d’une boulangerie-épicerie. Sans compter les difficultés actuelles comme le téléphone en panne, l’épisodique distribution du courrier et la réhabilitation de la mairie.

Toutefois, c’est dans une ambiance conviviale avec la tradition comme letmotiv que se sont déroulées ces journées qui furent pleinement de découvertes pour les participants, en particulier pour les trois jeunes de l’association des Frères de le Crik invités par la CTG.

Tous se sont promis de se retrouver au plus tôt pour une prochaine « journée découverte, bèl ti koté di nou péyi ».

Prochaine étape du Top Vankans ce week-end à Iracoubo.