RÉPONSE DU PRÉSIDENT DE LA CTG AU MAIRE DE SAINT-LAURENT DU MARONI, LÉON BERTRAND, SUITE À SA LETTRE OUVERTE RELATIVE AU CONGRÈS DE GUYANE.

Monsieur le Maire,

Vous avez largement diffusé hier, mardi 26 septembre 2017, une lettre ouverte datée du vendredi 22 septembre par laquelle vous appelez de vos vœux la tenue d’un congrès dont l’objectif serait de débattre de ce que vous appelez un « changement de paradigme pour la Guyane ».

Vous avez été jusqu’à prendre la population et les médias à témoin en diffusant des échanges de courriers que vous avez eus avec moi dans le but, semble-t-il, de crier haut et fort votre désespoir de ne voir ce congrès se tenir.

Monsieur le Maire, permettez-moi de manière très respectueuse de m’inquiéter pour votre santé au regard de l’incohérence des courriers que vous avez rédigés ces derniers temps sur divers sujets ; je pense par exemple au lycée 4 de Saint-Laurent, ou encore aux Journées des Peuples autochtones.

En l’occurrence, vous appelez à cor et à cri la tenue d’un congrès… dont le principe est en réalité acté depuis longtemps et pour lequel une date a été proposée il y a de cela une semaine lors de l’Assemblée plénière du jeudi 21 septembre 2017 ; date qui vous a, du reste, été personnellement soumise pour avis, au même titre que l’ensemble de vos collègues Maires et que les Parlementaires !

Soucieux néanmoins de trouver du positif dans votre initiative étrange voire déconnectée de la réalité – quoi qu’étant d’une grande qualité d’un point de vue lyrique et poétique -, je voudrais vous faire part de ma satisfaction de voir que vous semblez avoir enfin pris conscience des réalités du territoire et de l’urgence qu’il y a à utiliser pleinement les leviers d’action que sont vos mandats électifs pour contribuer à la levée des freins qui empêchent son développement. Je ne peux toutefois m’empêcher de regretter que vous n’ayez pas eu conscience de tout cela à l’époque où étiez Député et plus encore Ministre : avec les hauts réseaux d’influence dont vous disposiez au sein de la République, vous auriez pu à ce moment-là faire tant de choses pour mettre la Guyane sur les rails de son développement et éviter que nous n’en soyons là où nous en sommes aujourd’hui…

Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Manifestement, vous avez fini par comprendre qu’être le « chien affamé et tenu en laisse » (pour reprendre votre expression) du RPR puis de l’UMP vous avait surtout attiré des ennuis ; et je me réjouis pour vous que vous vous soyez définitivement résolu à mordre la main de votre maître. Au risque de paraître tatillon, vous auriez pu choisir un animal local (le jaguar, par exemple) et non pas le loup pour désigner les Guyanais debouts et déterminés à se battre pour la réussite de leur pays, mais c’est l’intention qui compte ; tout le monde aura, je pense, bien compris le message que vous vouliez faire passer.

Je vous dis donc à bientôt, Monsieur le Maire, puisque nous nous reverrons prochainement à l’occasion du congrès. Je vous rappelle la date : samedi 14 octobre 2017, à 9 heures, et ce sera à l’Hôtel de la Collectivité territoriale de Guyane. Il me tarde, à cette occasion, que vous nous fassiez part des solutions miracles que vous semblez détenir pour sauver la Guyane des difficultés qu’elle traverse actuellement.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, cher Léon, l’expression de mes plus amicales salutations.

Rodolphe Alexandre
Président de la Collectivité Territoriale de Guyane