Focus sur une jeune de l’ASE au parcours exemplaire

L’aide Sociale à l’Enfance : pour une protection de l’enfance en danger

Le service de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), placé sous l’autorité du président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a pour principale mission de venir en aide aux enfants et à leur famille par des actions de prévention individuelle ou collective, de protection et de lutte contre la maltraitance.

Pour accomplir ses fonctions, ce service est doté de personnel administratif, de travailleurs sociaux et de psychologues. Il collabore étroitement avec les services extérieurs de l’État, et peut faire appel à des organismes publics ou institutions privées spécialisées (associations) ainsi qu’à des personnes physiques. Le Pôle Protection de l’Enfance est composé de 63 agents et 164 assistants familiaux. 4 établissements sont habilités par la CTG (JCLT, AGAEJEF, Ciel de Case) pour l’accueil des mineurs et des jeunes majeurs et Fourka pour l’Assistance éducative à domicile (AED) et l’Assistance éducative en milieu ouvert (AEMO).

Missions de l’ASE

  • Apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique aux mineurs et à leur famille, ainsi qu’aux mineurs émancipés et majeurs de moins de 21 ans confrontés à des difficultés susceptibles de compromettre gravement leur équilibre,
  • Mener en urgence des actions de protection en faveur des mineurs en difficultés,
  • Pourvoir à l’ensemble des besoins des mineurs confiés au service et veiller à leur orientation, en collaboration avec leur famille ou leur représentant légal,
  • Mener des actions de prévention des situations de danger,
  • Veiller à ce que les liens d’attachement noués par l’enfant avec d’autres personnes que ses parents soient maintenus, voire développés, dans son intérêt supérieur,
  • Contrôler les personnes physiques ou morales à qui sont confiés des mineurs, en vue de s’assurer des conditions matérielles et morales de leur placement.

Lorsqu’un mineur ne peut être maintenu dans sa famille, l’ASE est chargée de répondre à l’ensemble de ses besoins. Il est alors accueilli soit dans un établissement pour enfants à caractère social soit dans une famille d’accueil agréée.

Chiffres clés de l’ASE en mars 2016

  • 823 enfants placés
  • 653 chez les assistants familiaux
  • 170 en établissements
  • 79% d’enfants placés chez les ASFFAM
  • 21% d’enfants en établissements habilités
  • Nombre d’assistants familiaux : 153
  • 4 enfants par assistant en moyenne

Confidences de Thalia, une jeune de l’ASE méritante

Les enfants placés en famille d’accueil ont souvent un passif difficile et font l’objet de nombreux préjugés. Cependant, certains réalisent un parcours sans faute. C’est le cas de l’un d’entre eux, venu nous raconter son parcours avec sa maman d’accueil. (Pour des raisons de confidentialité et de protection de la personne nous préserverons leurs identités et nous les appellerons respectivement Thalia et Mirtha).

À l’instar de Thalia, âgée de 16 ans, certains jeunes placés dans des familles d’accueil affichent une réelle volonté de s’en sortir malgré les difficultés rencontrées. Placée depuis 3 ans dans sa famille d’accueil actuelle suite à un drame familial, Thalia fournit de très bons résultats scolaires. Elle s’est même vue remettre le certificat d’excellence pour son année 2015/2016 en classe de seconde technologique avec une moyenne générale annuelle dépassant les 17/20. Tout cela sans aucune absence ou retard. Une élève exemplaire qui a intégré une classe de 1ère Scientifique à la rentrée 2016.

Offrir une vie de famille comme tout le monde

À l’heure où il est question de violence et de délinquance, Mirtha et son mari tentent de fournir les meilleures armes pour réussir à Thalia, mais également aux trois autres enfants qu’ils accueillent.

Placée dans une précédente famille d’accueil où elle rencontrait quelques difficultés, Thalia a demandé à revenir définitivement dans la famille de Mirtha après y avoir séjourné lors de vacances et y partage désormais son quotidien avec eux depuis maintenant 3 ans. « Nous prenons les repas avec les enfants et l’on discute de tout. Nous effectuons des activités et organisons des sorties en commune, » ajoute sa maman adoptive.

Une future carrière de médecin

Coté scolarité, Thalia a choisi le secteur médical et a un projet professionnel bien défini. Son idée de départ était de devenir infirmière, « mais comme elle rapporte de très bons résultats, on lui a conseillé de viser plus haut. Après, si elle ne réussit pas elle pourra toujours entamer des études d’infirmière. On lui a donné les moyens, mais c’est tout de même elle qui travaille et qui sait où elle veut aller ». Des cas comme celui-ci sont exceptionnels pour les enfants relevant de l’ASE qui connaissent des situations complexes.

À sa majorité, elle ne pourra plus rester dans sa famille d’accueil. Cependant Mirtha s’est engagée auprès d’elle à l’aider financièrement pour ses études.

Selon Thalia, ses excellents résultats scolaires sont dus à son travail mais aussi à sa famille qui a financé ses études dans une école privée de la place. « C’est aussi dans le but de m’en sortir car j’ai bien compris que c’était le seul moyen de parvenir à mon projet professionnel ».

Elle a tenu à remercier ses parents adoptifs qui sont selon elle, des personnes généreuses qu’elle a eu beaucoup de chances de rencontrer « car cela m’a enfin donné l’espoir que plus tard j’aurai une chance de m’en sortir ». Thalia a également exprimé sa reconnaissance à vie pour l’opportunité qui lui a été offerte et cette chance de réussir. « Ils m’élèvent et m’aiment comme leur propre enfant et je ne pouvais pas espérer mieux » conclut-elle.