Création du COSDA
La séance d’installation du COSDA présidée conjointement par le préfet et le Président de la CTG (Collectivité Territoriale de Guyane) s’est déroulée en fin de semaine dernière dans les locaux de la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la Guyane) à Cayenne.
Cet outil très attendu, introduit par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, qui succède à la CDOA (Commission départementale d’orientation agricole), a pour objectif de définir une politique de développement agricole et permettre un meilleur développement des systèmes de production agro-industriel et rural, en cohérence avec les orientations communes de l’État et la CTG, notamment, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes d’aides européennes et, de la modernisation des exploitations agricoles. Le COSDA a aussi pour mission de définir des orientations en conformité avec le PRAD (Plan régional de l’agriculture durable) et le PREFRD (Plan régional d’enseignement, de formation, de recherche et de développement). Il devra émettre un avis sur les projets d’actes réglementaires et individuels en matière de structures agricoles, d’aides aux exploitants, aux exploitations, aux cultures et aux modes de production et sur les demandes de subvention FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural).
Lors de cette réunion qui a mobilisé de nombreux partenaires, le préfet de la Région Guyane a soutenu cette disposition, « le développement agricole est l’un des enjeux majeurs permettant de faire face à la démographie exponentielle et répondre aux enjeux économiques et environnementaux. Le COSDA en tant que nouvel outil de gouvernance du développement agricole sur le territoire doit constituer à terme, un des leviers importants du changement et être la pierre angulaire de la construction collective de notre politique. Prenant la parole à son tour, le président de la CTG s’est dit solidaire et prêt à se prononcer dans cette nouvelle instance de concertation. Il veut faire de l’agriculture, une priorité absolue, notamment, en matière de structuration des filières économiques. « La Guyane représente 1% de surface agricole sur 84 000 km2 et une très faible couverture des besoins de son marché intérieur en produits agricoles, avec des taux allant de 10 à 15 % selon les produits, voire 2 à 3% pour l’élevage de volailles de chair », souligne-t-il. Il entend dynamiser ce secteur d’activité et donner au territoire les moyens d’assurer son autosuffisance alimentaire, notamment en libérant du foncier agricole et en favorisant l’installation de jeunes agriculteurs. Le Président Alexandre ne veut pas perdre de temps. Il suggère d’anticiper la croissance démographique qui prévoit un doublement de la population guyanaise d’ici 2030. Conscient du défi à relever, M. Alexandre est revenu sur la question foncière évoquée à maintes reprises auprès du ministère concerné. « Dans un premier temps, nous voulons que 3 000 hectares/an soient libérés pour nous permettre d’installer nos jeunes agriculteurs. Dans cette dynamique de développement agricole, plusieurs dispositifs incitatifs ont été mis en place parmi lesquels :
- Le Fonds de préfinancement des subventions européennes (FPF) qui permet aux porteurs de projets de bénéficier d’une avance non négligeable.
- Le Fonds régional d’avances remboursables (FRAR) réservé aux organisations professionnelles agricoles qui offre une avance sur fonds de roulement plafonnée.
- Le soutien à l’accès au Micro-crédit ADIE, -Prime- adossée à chaque micro-crédit attribuée à un agriculteur.
- La dotation complémentaire destinée aux jeunes agriculteurs.
Par ailleurs, la CTG a dû garantir la continuité du financement de 16 structures entre les 2 programmations européennes permettant le déblocage de 750 000 euros avec le concours de l’ODEADOM (Office de développement de l’économie agricole des départements d’Outre-mer) pour la mise en œuvre de ce dispositif.
En outre, huit structures bénéficient jusqu’à la fin de l’année d’un nouveau dispositif de conseil individualisé aux agriculteurs pour un montant total de 210 000 euros avec le concours de l’ODEADOM.
Enfin, 5 appels à projets seront lancés pour la période allant du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2018 concernant l’information, les projets environnementaux et la formation professionnelle.