Assemblée plénière du 26 février 2016

Les élus de la CTG préconisent des actions judiciaires

Lors de la plénière organisée vendredi dernier à la CTG (Collectivité territoriale de Guyane), en ouverture de séance, une minute de silence a été respectée par solidarité et en hommage aux agents et politiques qui ont perdu un proche. Avant de lancer le débat, l’exécutif territorial a indiqué qu’une action judiciaire sera intentée pour biopiraterie à l’encontre de l’IRD (Institut de recherche pour le développement). Au total, plus d’une dizaine de rapports ont été examinés à l’occasion de cette séance qui a connu une large participation des élus et membres du CESER (Conseil économique, sociale et environnemental régional).

Le rapport portant sur l’adoption du principe à la convocation électronique et mise à disposition de supports numériques a été adopté à l’unanimité ainsi que de nombreux dossiers relatifs à la fiscalité. Au cours de cette séance, le président de la CTG a présenté sa vision sur le projet du SDCI (Schéma départemental de coopération intercommunale) avant d’emettre son avis. « Nous n’avons pas attendu la loi NOTRe d’août 2015 portant sur la nouvelle organisation territorial pour débattre des éventuels fusions ou transferts de compétences dans le cadre des EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale). « Dès 2011, il y a eu une réflexion sur la mutualisation et la cartographie de la Guyane. Nous avons eu l’idée d’un grand EPCI. Un jour, la CACL (Communauté des communes du centre littoral) s’étendra vers les Savanes dans l’intérêt du contribuable. Je demanderai à la 3ème vice-présidente, Isabelle Patient, déléguée à l’aménagement du territoire, du logement et des transports ainsi qu’à la commission de bien vouloir se rapprocher des services de l’Etat, qui ont donc lancé cette consultation, pour être partie prenante de ces opérations ».

Un observatoire sur l’évaluation des populations

Quant aux indicateurs démographiques, le président de la CTG entend saisir un cabinet d’experts et d’avocats pour lancer un contentieux avec l’association des maires. « Je ne connais pas un seul maire en Guyane qui ne soit pas d’accord avec nous, pour dire que les derniers résultats de l’INSEE ne correspondent pas à la cartographie de la Guyane. Nous sommes en mesure de démontrer que la population guyanaise est largement plus importante que ce qu’on nous a annoncé », estime l’exécutif. En clair, « il s’agit de mieux répondre sur les ratios de l’eau potable, des déchets, de consommation et d’énergie. Il est urgent que nous puissions prendre en main ces différents dossiers », recommande-t-il. « Le débat ne doit pas être politicien », exhorte le conseiller territorial de Guyane rassemblement, Jocelyn Ho-Tin-Noé chargé de l’Aménagement et du désenclavement numérique. « Sur le dossier lié à l’accroissement de la population, il faut prendre acte que nos collegues de l’opposition se sont abstenus», ajoute-t-il.

Le conseiller territorial, Boris Chong-Sit est intervenu sur le combat à entreprendre contre l’INSEE. « Il faut s’inspirer de la proposition de l’ex président de la Région Martinique, Serge Letchimy confronté au même difficulté, que nos territoires mettent en place nos propres Observatoires sur l’évaluation des populations ». En marge de l’action judiciaire, Rodolphe Alexandre entend prendre une motion pour contester les chiffres de l’INSEE. Ce n’est plus normal que nos populations soient gérées de l’extérieur , or, nous savons qu’il faudrait construire 13 lycées, 14 collèges et 530 groupes scolaires. Pour le conseiller territorial de l’opposition, Claude Cheung-a-long, « l’abstention du groupe « Guyane audacieuse »  n’a rien de politique. C’est juste que le dossier n’ait pas été présenté avec ses aspects techniques (SIC).

Quant aux attentes des soldats du feu, les conseillers territoriaux ont accordé une avance sur la dotation de fonctionnement du SDIS Guyane au titre du Budget primitif 2016. Cette dernière s’élèverait à 4,5 millions d’euros. 2,5 millions d’euros seront versés dès ce mois de février et le solde de 2 millions courant mars 2016. L’exécutif territorial également président du Conseil d’administration du SDIS 973 a annoncé la construction prochaine d’une caserne à Matoury, une autre à Mana et enfin une dernière à Maripasoula. Il annonce également le renforcement des effectifs pour répondre aux sollicitations de la population.

Une action sera intentée pour biopiraterie

Pour revenir au brevet qu’aurait déposé l’IRD sur les vertus anti paludéennes du « couachi », la 1ère vice-présidente, Hélène Sirder est intervenue, en appelant à la mobilisation, il faut légiférer ! Nous sommes en train de constituer un comité qui aura un rôle de Parlement en matière d’accès à la ressource et de partage plus équitable. Le président de la CTG a réaffirmé son action pour biopiraterie à l’encontre de l’IRD-Guyane. Cette mesure concerne l’utilisation des savoirs traditionnels et des ressources génétiques. Il a aussi demandé que tous les brevets pris au nom de l’IRD-Guyane soient connus. A l’issue du vote, le conseiller territorial de l’opposition, Gauthier Horth a remercié le groupe majoritaire pour l’appel à propositions, en concluant, j’espère que nous serons associés à ces différents travaux ».