Etats Généraux : c’est parti !

Le congrès des élus de Guyane du 14 octobre dernier marquait le lancement des États Généraux de Guyane.

Nés de la volonté du Président ALEXANDRE, et du chef de l’opposition, Alain TIEN LONG, ils doivent permettre de définir un projet commun de société par les Guyanais, pour les Guyanais.

Le déploiement des Etats Généraux a débuté ces mardi 16 et mercredi 17 janvier 2018, sur le bassin du Maroni.

 

Les 9 commissions thématiques adoptées lors de la séance du 14 octobre 2017 ont été réparties sur 3 communes, et ont eu lieu mardi 16 janvier 2018 :

  • Les commissions « Cultures, identités et avenir commun» et « Vie associative et cohésion » se sont tenues à Awala-Yalimapo
  • La commission « Financement du projet guyanais et ressources» s’est déroulée à Mana
  • La ville de Saint-Laurent du Maroni a accueilli les cinq autres commissions (aménagement et transport, économie, prévention et sécurité, gouvernance, emploi et éducation)

La commission « Jeunesse » initialement prévue à Mana a finalement été levée faute de participants représentatifs de la population. En effet, ce lancement a connu quelques difficultés d’ordre organisationnel, mais des réajustements seront effectués pour la suite des évènements.

Cependant, malgré le faible nombre de participants dans l’ensemble des commissions, les échanges ont tout de même été fructueux.

Commission « aménagement »

Les questions de transport, d’accessibilité, d’infrastructures ou encore de logements ont été abordées. Les échanges ont notamment porté sur la sécurisation et la diversification des transports, sur le désenclavement du territoire par la réalisation d’infrastructures adéquates, sur l’accès au foncier et à la propriété, sur l’éradication des habitats insalubres dans le respect des procédures judiciaires…

Commission « culture »

Il a notamment été question de définir des politiques concrètes et pérennes au bénéfice de la culture (planification des actions, formation des jeunes pour les métiers de la culture, transmission des savoirs, reconnaissance de ces savoirs et savoirs faire…), et de valoriser les cultures et les identités, passant par la réalisation de conventions internationales, pour plus de cohérence dans les textes et les normes.

L’idée d’une charte reconnaissant les droits coutumiers a été posée. En effet, les participants ont exprimé le souhait de voir se mettre en place des orientations spécifiques pour la Guyane. Ils ont également évoqué la question de la micro-économie autochtone (gastronomie, artisanat …) qu’ils estiment insuffisamment reconnue et valorisée.

Commission « Economie »

Plusieurs problématiques ont été posées, parmi lesquelles :

  • les difficultés d’accès au foncier dans le cadre d’activités économiques
  • les lenteurs administratives,
  • l’accès à un service numérique de qualité pour l’ensemble de la population,
  • le faible nombre d’opérateurs touristiques, le faible nombre de dessertes aériennes internationales,
  • la complexité des règles d’éligibilité d’accès aux fonds européens pour les petits projets,
  • les difficultés d’installation d’opérateurs miniers locaux en raison des contraintes techniques, financières et administratives.

Des solutions ont également été envisagées et proposées.

Commission « prévention, solidarité, médico-social »

6 points ont été traités :

  • La formation sanitaire et médico-sociale (répondre aux besoins professionnels)
  • La prévention (prévention des problèmes de santé publique)
  • Les personnes en situation de handicap et les personnes âgées (Meilleure prise en charge territoriale des personnes en situation de handicap et des personnes âgées)
  • La protection de l’enfance (meilleure efficience de la protection de l’enfance)
  • Et l’accès et les offres de soins (égalité d’accès aux soins pour tous)

Des échanges, est ressortie, entre autres, la nécessité d’établir un schéma territorial des formations sanitaires, sociales et médico-sociales, de décentraliser les centres de formation, d’immerger les élèves dans les milieux professionnels, de coordonner les actions de prévention des différents acteurs associatifs, de prendre en compte les différents communautés, langues et particularités culturelles, de renforcer la compréhension des problématiques de santé publique par l’éducation, d’effectuer un dépistage territorial du handicap, de renforcer l’aide aux aidants, de développer les structures d’accueil, ou encore de créer un SAMU dans l’ouest, de revoir la couvertures sociale des patients, et la création d’un service hospitalier de désintoxication.

Commission « financement du projet guyanais »

Un certain nombre de questions ont été soulevées, notamment sur la taxation de la production de la base spatiale, de l’or, ainsi que sur la réévaluation de la taxation sur l’or, sur l’équité territoriale et la péréquation (prix carburant, gaz…) et les retombées des contributions de chacune des taxes fiscales qui ne profitent pas réellement à l’ensemble du territoire.

Commission « gouvernance et cadre institutionnel »

De nombreux constats ont été dressés, parmi lesquels l’inadaptation des normes et des règles européennes à la Guyane, la nécessité de davantage prendre en compte les spécificités locales, la méconnaissance du gouvernement des problèmes du territoire ou de son incapacité à apporter des solutions pérennes.

Les participants ont fait part de leur point de vue quant à la nécessité d’une plus large autonomie pour la Guyane, tout en s’interrogeant sur sa capacité d’autogestion.

La temporalité de la mise en place d’un véritable changement a également été évoquée.

Commission « vie associative et cohésion »

Lors de cette commission, il a été question des problèmes d’infrastructures à destination des associations et des jeunes que rencontre le territoire, des problèmes de pérennisation des emplois dans le tissu associatif, ou encore de la méconnaissance globale du monde associatif par le monde civil.

A cela a été proposé la construction obligatoire de lieux de vie dans le cadre de toute nouvelle construction de logements collectifs, de mettre en place d’un fond de base permettant aux associations de fonctionner et surtout de pallier aux retards de paiements, la nécessité d’un travail conjoint entre les institutions et les secteur associatif pour l’élaboration d’un programme d’intervention annuelle ou pluriannuelle.

Commission « prévention et sécurité »

Plusieurs propositions ont été formulées afin de favoriser le « mieux vivre ensemble ». On notera surtout la forte demande concernant l’établissement d’un commissariat avec du personnel local, la mise en place de concours locaux pour les gardiens de prison, l’instauration d’un visa d’entrée sur le territoire Français ou encore l’harmonisation des réglementations transfrontalières.

 

Mercredi 17 janvier 2018 s’est tenue, à la Communauté des Communes de l’Ouest Guyanais (CCOG), la rencontre avec les socio-professionnels. Au cours de l’entretien, il fut proposé une approche par questionnement et non par secteur.

  • Quels grands projets structurants comme locomotive du développement économique ?
  • Quelle stratégie et actions en faveur de l’intégration économique régionale ?
  • Comment faire de la jeunesse un atout du développement ?
  • Quelle gouvernance économique locale pour agir sur les leviers de développement ?

Cette démarche a été accueillie favorablement par les participants pour décloisonner les problématiques. Car, les constats sont connus de tous et les difficultés souvent partagées.

Parmi celles signalées, il faut relever la question de l’attractivité du territoire qui apporterait au de-là de l’implantation d’entreprises, la mise en place d’activités compétitives et avec des prix pour le consommateur local qui bénéficieraient de l’impact d’un système concurrentiel. Pour cela, il sera nécessaire de mettre fin à l’exclusivité aérienne et portuaire qui influe tant sur le marché guyanais, selon les interlocuteurs.

Une autre idée a animé cette première session auprès des acteurs économiques : la nécessité de soutenir de grands projets moteurs économiques avec la diversification de projets périphériques qui conjointement contribueront à faire levier pour le développement du territoire.

Enfin, des forums avec la population ont eu lieu à Mana, le mardi 16 janvier, et sur la place du marché de Saint-Laurent du Maroni, le mercredi 17 janvier 2018.

 

Retrouvez, ci-dessous, les compte-rendus des différentes commissions !

Commission n°1

Commission n°2

Commissions n°3

Commission n°4

Commission n°5

Commission n°6

Commission n°7

Commission n°8

Commission n°9