L’exploitation aurifère dans la zone de Kourou en débat avec la CTG

Le Président Rodolphe Alexandre a tenu ses engagements, rencontrant de nouveau, les petits opérateurs miniers, vendredi 27 avril 2018, revenant ensemble sur la demande d’autorisation d’exploitation d’une mine aurifère sur la crique Nelson, un bras d’un affluent au fleuve Kourou. Cette rencontre fait donc suite à la réunion de la Commission des mines qui a eu lieu en mars dernier.

 

Organisée au comité du tourisme de la Guyane, en présence de son président Alex Madeleine, elle a eu pour particularité de réunir ces professionnels de l’or et des acteurs du monde touristique afin de débattre sur le sujet en confrontant leurs différents points de vue.

 

Pour les petits opérateurs locaux, l’avenir de la profession semble être compromis. Leur nombre a considérablement diminué en 20 ans. Or l’or, malgré son image, reste un des potentiels du territoire. Le dossier présenté à la Préfecture respectait les contraintes imposées par la réglementation = Être en amont des criques (une obligation légale), aucune utilisation de produit chimique, l’acheminement en matériel prévu par hélicoptère. Ils regrettent la crispation autours de cette demande, liée à la volonté de certains acteurs de « sanctuariser » le site, du fait de la présence, d’activités écotouristiques, de lieux de vie amérindiens, de centrale d’approvisionnement pour la distribution d’eau potable, « bien que pas à proximité immédiate ». Ils signalent la présence actuelle d’orpailleurs illégaux pollueurs et s’interrogent sur les mesures pris contre ce phénomène, « le véritable danger et fléau à craindre », selon eux.

 

Défavorable à l’implantation minière, le représentant de la compagnie des forestiers de Guyane a remis en question la rigueur du rapport produit par les services étatiques, affichant selon lui, une méconnaissance du sujet et de son contexte. De plus, le seul fait que le fleuve soit la réserve d’eau potable pour plus de 120 000 personnes sur le territoire guyanais, suffit à légitimer sa préservation de toute activité minière, par principe de précaution. S’il reconnait que les pratiques des orpailleurs locaux n’induit l’utilisation de produits, il rappelle que la déforestation d’un site d’exploitation suffit à provoquer de la pollution par ruissellement d’alluvions, en saison des pluies. Selon lui, les activités écotouristiques déjà en pratique sur le Kourou ne sont pas compatibles avec les activités minières.

 

Après avoir entendu les échanges, le Président Rodolphe Alexandre a appelé ses interlocuteurs à éviter le discours d’opposition des filières économiques car la Guyane ne saurait souffrir de voir ses choix limités quant à l’exploitation de ses potentialités. Il leur propose d’étayer leurs argumentaires respectifs dans un dossier qu’il soumettra à ses équipes techniques pour approfondissement. Il a suggéré une entrevue très prochainement, afin de tenter d’établir un compromis entre les acteurs, à la lumière de ce complément informatif.