Exposition « Vaval pa kité nou ! » préfigure la future Maison du Carnaval de Guyane

L’exposition « Vaval pa kité nou ! » organisée par la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et inaugurée par Rolande Chalco Lefay, vice-présidente de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) déléguée à la Culture, au Patrimoine et aux Identités, en présence de Grégoire Michau, directeur général des services de la CTG, de Guy San Juan, directeur de la culture et de la jeunesse et des sports,  a accueilli de nombreux visiteurs, notamment des acteurs et créateurs du carnaval de Guyane, et les « Belles de la Madeleine » qui ont défilé pour cette occasion, ce mercredi 19 février 2020 au pavillon Joseph Ho-Ten-You sur le site Jean-Martial à Cayenne.

Cet espace de préfiguration de la future Maison du carnaval de Guyane est une première approche de valorisation du patrimoine culturel et artistique carnavalesque. L’exposition retrace l’histoire du carnaval des origines à nos jours et sera visible jusqu’au mardi 30 juin prochain.

La Maison du Carnaval de Guyane : un projet fédérateur, ambitieux et innovant

Manifestation populaire, où chaque individu devient acteur, le carnaval est un élément fort du patrimoine culturel et du développement économique, commercial et touristique de Guyane.

Créer un espace d’exposition à vocation permanente dédié au carnaval s’avère donc un enjeu politique majeur porté par la Collectivité Territoriale de Guyane et ses partenaires, pour la découverte, la connaissance, l’appropriation, la transmission et le rayonnement du carnaval.

Sur le plan économique, l’objectif est de réaliser un équipement structurant de référence, permettant de promouvoir, de dynamiser et de fédérer une filière plurielle locale et de participer au développement d’un secteur économique porteur.

Sur le plan touristique et culturel, l’ambition est de devenir un lieu de passage incontournable de la ville capitale à travers des expositions, des animations, des conférences… Il s’agit aussi de contribuer au classement du personnage du Touloulou du bal paré-masqué sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco, pour donner une dimension internationale au carnaval de Guyane. Plus généralement, cet outil prendra part aux processus de transmission des savoirs et des savoir-faire liés au carnaval.

En résumé, la Maison du carnaval sera un espace où se conjugueront histoire, mémoire, savoirs et savoir-faire, identité sociale et culturelle, où les patrimoines matériels et immatériels liés au carnaval seront donnés à découvrir, à voir, à entendre, à connaître et à comprendre.

 

Le pavillon Joseph-Ho-Ten-You : un espace de préfiguration de la Maison du Carnaval

En attendant la réalisation de la Maison du Carnaval, cet espace d’exposition doit être vu comme un atout supplémentaire dans l’offre culturelle et touristique de la Guyane, conjuguant attractivité, reconnaissance, appropriation, préservation et transmission d’un patrimoine vivant.

Ces éléments sont essentiels pour définir les grandes orientations d’un espace dédié au carnaval de Guyane, qui se donne pour ambition de créer un lieu emblématique, vivant, accueillant et ouvert, d’offrir une vitrine de la création carnavalesque et de développer une politique innovante en termes d’accueil des publics et d’accessibilité des contenus.

A terme, la Maison du Carnaval proposera divers espaces, dont une salle d’exposition permanente de référence sur le carnaval, son histoire, ses identités et ses évolutions. Dans l’attente, le pavillon est un outil de préfiguration destiné à accueillir des expositions renouvelées.

De nouveaux espaces viendront s’ajouter à ce lieu d’exposition, afin de répondre à d’autres objectifs, dont celui de développer la création artistique. Conçus à l’extérieur du bâtiment, ils s’adapteront à une diversité d’activités liées au carnaval : danse, musique, arts plastiques… Des espaces de détente complèteront l’ensemble.

Des collections matérielles récemment constituées

Diverses collections relatives au carnaval ont été acquises ces dernières années par la Collectivité Territoriale de Guyane et le Musées des cultures guyanaises. Elles sont toutes des collectes d’opportunité, qui ont le plus souvent fait suite à des expositions dédiées à des groupes et leurs créateurs à l’initiative des services culturels de la collectivité.

La première acquisition importante, datée de 2013, concerne le  groupe Malani de Rémire-Montjoly ; il s’agit d’un fonds de costumes traditionnels et d’accessoires. Trois autres groupes carnavalesques : Manaré en 2014 et 2018, Natural Tribal en 2016 et Réno Band en 2019, tous de Cayenne, ont aussi été concernés. Ces pièces, de fabrication artisanale, puisent dans la tradition, tout en laissant part à la créativité (Manaré et Malani). Celles de Natural Tribal utilisent généralement un large éventail de végétaux et de matériaux de récupération. Pour ce qui concerne Réno Band, le choix s’est porté sur des créations primées lors de différentes parades ou réalisées pour l’arrivée du Roi Vaval. Des dons de particuliers ont complété cet ensemble en 2014 et 2018.

Les plus anciennes collections du Musée territorial Alexandre-Franconie sur le carnaval sont peu nombreuses. Elles sont constituées de deux maquettes de dancings (Petit Balcon et Casino-Théâtre) et de figurines en tenues traditionnelles, réalisées par l’ancien conservateur Daniel Masse.

Ces collections matérielles sont enrichies par un fonds iconographique dédié au carnaval. Il comprend essentiellement des cartes postales et des photographies. A signaler le travail documentaire réalisé par la mission de l’Inventaire général du patrimoine culturel de la Collectivité Territoriale de Guyane, qui comprend un important fonds de près de 15 000 photographies couvrant les défilés carnavalesques de Cayenne et Kourou, de 2007 à 2010.

Ces diverses collectes patrimoniales doivent être poursuivies et enrichies chaque année, notamment en termes de  mémoire orale.

 

L’urgence d’une collecte pour combler les lacunes

Pour enrichir le contenu des expositions, il est impératif de mettre en place une politique d’acquisitions régulières, afin de compléter les fonds existants. Cette collecte thématique doit répondre à plusieurs critères : cohérence et pertinence avec les fonds déjà conservés, créativité et qualités esthétiques. L’objectif est de constituer une collection de référence, qui devra être représentative de l’ensemble des productions du territoire, tous domaines confondus, et refléter les potentiels artistiques et stylistiques des différents acteurs du carnaval.

Cette nécessaire collecte matérielle et immatérielle doit inclure une campagne d’acquisitions de photographies auprès de professionnels, afin d’illustrer les différents temps forts du carnaval (arrivée du roi et de la reine, grandes parades, défilés de rues, jours gras, bals parés-masqués…). De même, il est important de mener, parallèlement, un repérage des fonds audiovisuels existants auprès des médias locaux. La numérisation systématique de l’ensemble des fonds iconographiques, acquis ou prêtés, est engagée. Parallèlement, une documentation de qualité, devant couvrir l’ensemble des thématiques développées, est en cours de constitution et devra être renforcée. Les notices et illustrations rassemblées auront pour objectif d’alimenter les bases de données patrimoniales.

Afin de couvrir ce vaste chantier, plusieurs types de financement seront nécessaires.