DISPARITION DE GEORGES OTHILY – Réaction du Président Rodolphe Alexandre

« C’est avec une très grande tristesse que j’ai reçu la nouvelle ce matin de la disparition de notre Président Georges Othily, des suites d’une longue maladie.

 Bouleversé par le chagrin, en mon nom et en celui de l’ensemble des conseillers de l’Assemblée de Guyane, j’apporte notre respect et nos pensées à sa famille et à ses proches, qui ont partagé ses années de vie et qui l’ont  soutenu dans son dévouement sans faille pour notre territoire, jusqu’aux dernières heures cruelles de sa maladie.

 Guyanaises, Guyanais, et bien au-delà du territoire, en rendant  les honneurs qui sont dus à Georges Othily, je tenterai de taire ma propre douleur, celle d’avoir perdu celui qui fut mon mentor. Il convient de célébrer ceux qui laissent une trace profonde pour la Guyane par leurs combats, et qui y ont consacré leur vie en y laissant un héritage incommensurable.

 Diplômé en droit et administrateur de biens de profession, son premier mandat, il le fera en tant que conseiller général en 1979, pour le canton d’Iracoubo. Dès lors, il aura évolué dans presque toutes les sphères politiques de la République. Président de Région de 1982 à 1992, il devient sénateur de la Guyane en 1989 et sera réélu par la suite. Ayant effectué plus de 18 ans de mandat, il est élevé à la dignité de sénateur honoraire. Même retraité de la vie politique, sa parole n’a jamais cessé de compter dans le débat public.

 La Guyane lui doit ses plus grandes infrastructures, construites à une époque où il était un des rares à avoir l’ambition d’une grande envergure pour notre territoire. Visionnaire, George Othily a fait du désenclavement de la Guyane son cheval de bataille, par la construction de routes et de ponts. Geste réalisé intégralement sur fonds propres de la Région dont il était alors le Président. Ce qui lui vaudra d’être considéré comme un « Rebelle de la République » comme il se plaisait lui-même d’être surnommé. “Ce que j’ai fait, je devais le faire ” disait-il également.

 C’est la raison pour laquelle, j’ai porté récemment à l’Assemblée de Guyane l’idée que le pont du Mahury porte son nom afin de rappeler son héritage et son combat. J’ai l’assurance et la certitude que cela ne sera pas le seul honneur qui lui sera fait.

 Si nul n’ignore l’homme politique, l’homme de lettres fut moins connu du grand public. Et pourtant, littéraire prolifique, Chevalier des arts et des lettres, il laisse derrière lui une œuvre allant des poèmes aux essais historiques et politiques. Un esprit vif mais surtout entier qui ne regrettait aucun aspect de sa vie. Il avait l’amour de la Guyane, l’ambition pour les Guyanais et une pugnacité sans faille pour les combats à mener.

 C’est un jour difficile et cruel que celui de sa disparition. Mais un tel pilier de la société ne pourra s’effacer, il reste immortel par le patrimoine qu’il lègue aux Guyanais. A nous d’en être dignes, il aura montré le chemin vers une hauteur, qui aujourd’hui ne parait plus si inaccessible.

 Il a honoré sa patrie la Guyane, et la région des Savanes. Son destin et son esprit  font de lui plus qu’un Grand : il marque, de par son engagement et son action, les pages de l’Histoire de la Guyane.

 J’adresse à la famille et aux proches de Georges Othily, ainsi qu’à tous ceux qui ont eu l’immense honneur de le côtoyer ou de travailler à ses côtés, mes plus sincères condoléances. »

Rodolphe Alexandre